Selon la préfecture de Guadeloupe, « l’archipel traverse une crise sans précédent ». L’État, la Région et les acteurs de l’eau ont affiché, le 21 octobre, leur volonté « d’agir ensemble, vite et fort » pour y faire face.
Les Guadeloupéens n’en peuvent plus de subir les coupures d’eau potable. La crise de l’eau en Guadeloupe s’inscrit dans un contexte de défaillance structurelle. Comme le rappelle l’Institut national de l’audiovisuel (INA), elle résulte d’un « réseau trop vétuste, d’un manque d’entretien » et de « la multiplicité d’opérateurs » qui affaiblissent durablement la distribution d’eau potable sur l’archipel. De son côté, le portail Veille Eau souligne que « le réseau de distribution d’eau potable et de l’assainissement [en Guadeloupe] est marqué par une discontinuité du service public ».
Une conférence régionale pour fédérer les acteurs
C’est dans ce cadre qu’a eu lieu, le 21 octobre, la Conférence régionale des acteurs de l’eau, organisée à l’URMA de Saint-Claude par la préfecture de Guadeloupe. L’événement a réuni « État, conseil départemental, conseil régional, office de l’eau, SMGEAG, techniciens, acteurs économiques, associations d’usagers », réunis dans « un espace de dialogue attendu et nécessaire à l’heure où notre archipel traverse une crise sans précédent », selon le communiqué préfectoral.
Le préfet Thierry Devimeux a tenu des propos particulièrement fermes : « Cette situation est inacceptable. C’est en partageant les constats que nous partagerons les solutions. La réussite passera par l’union des forces. Cette journée devra être un espace de vérité. Nous sommes contraints de gagner la guerre de l’eau. »
La préfecture résume ainsi l’enjeu : « agir ensemble vite et fort pour garantir aux citoyens un accès à l’eau potable, rendre enfin aux Guadeloupéens cette denrée précieuse et vitale. »
Une Région mobilisée face à la « crise structurelle de l’eau »
Le même jour, la Région Guadeloupe a rappelé, dans un communiqué, « l’engagement massif de la Collectivité face à la crise structurelle de l’eau ». Le président Ary Chalus, accompagné de la vice-présidente Sylvie Gustave dit-Duflo, a réaffirmé le soutien régional lors de cette conférence.
Depuis 2017, la collectivité a mobilisé « 150 millions d’euros de fonds européens » en complément de ses fonds propres, et réalisé « plus de 62 millions d’euros de travaux sous maîtrise d’ouvrage régionale (fuites, urgences, long terme) ». Elle précise avoir consacré « plus de 10 millions d’euros à l’accompagnement direct des usagers », avec « 4 160 récupérateurs d’eau installés » et des citernes déployées dans les établissements scolaires, touchant « 25 000 élèves ».
La Région rappelle également son rôle dans « la structuration du SMGEAG », à laquelle elle a alloué « plus de 110 millions d’euros de fonds propres et FEDER ». Elle s’engage désormais à soutenir le nouveau plan ambitieux du syndicat par « 20 millions d’euros de travaux en maîtrise d’ouvrage directe » et « 16 millions d’euros de subventions supplémentaires sur 4 ans ».
L’union affichée par la préfecture et la Région traduit une volonté commune : dépasser les constats pour agir concrètement. La « guerre de l’eau » évoquée par le préfet Devimeux ne se gagnera qu’à cette condition : coordonner les moyens financiers, techniques et institutionnels pour rendre à chaque foyer guadeloupéen l’accès continu à une eau potable sûre et durable.
			
    	
			





							
							