Selon un sondage mené par QualiStat sur les Guadeloupéens et l’évolution institutionnelle, rendu public fin mai, les Guadeloupéens confirment et renforcent leur adhésion à un projet de fusion du département et de la région en une collectivité territoriale unique.
« En 2025 les Guadeloupéens confirment et renforcent leur adhésion à un projet de fusion du département et de la région en une collectivité territoriale unique. Désormais, ils sont 75% à se prononcer favorablement pour la collectivité unique, ce qui représente une progression de 26 points par rapport à mai 2023 » rapporte en cette fin mai 2025, l’Institut d’études, QualiStat, implanté en Guadeloupe, Martinique et Guyane depuis 1996. Il est à noter que c’est sur les territoires du nord Grande-Terre et de la Riviera du Levant que la pleine adhésion à la fusion du département et de la région est à la plus forte (respectivement 52 et 49%) et qu’à l’opposé, elle est significativement plus faible dans l’agglomération de Cap Excellence.
Réduire le nombre d’élus et renforcer le pouvoir local
Cette fusion vise pour la plupart des sondés à réduire le nombre d’élus et renforcer le pouvoir local. En effet, 81% des Guadeloupéens favorables à la collectivité unique se prononcent pour une réduction du nombre d’élus, un chiffre identique à celui enregistré en 2023. Parmi eux, une majorité se détache pour une réduction à 43 élus (64%), au détriment d’une réduction à 53 élus (36%). « Par ailleurs, selon les sondés qui y sont favorables, cette fusion devrait également s’accompagner d’une autonomie élargie, à l’instar de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. La collectivité unique dotée d’une large autonomie comme la Nouvelle Calédonie séduit une personne sur cinq, tandis que l’évolution vers l’indépendance est réclamée par 10% » souligne QualiStat. Elle ajoute que la fusion des deux collectivités sans élargissement des compétences des élus locaux est l’option qui recueille le moins de suffrage (9%). Toujours selon ce même sondage, les Guadeloupéens interrogés continuent d’appeler de leurs vœux un pouvoir de décision local, surtout dans le domaine de l’urbanisme, qui comme en 2023 recueille le plus de citations. « Si le trio de tête reste identique, l’ordre est inversé, avec désormais plus de citations pour l’emploi que pour l’environnement en 2025. En cas de collectivité unique, les personnes interrogées se déclarent massivement favorables à une instance de consultation de la population. Il s’agit là d’un souhait des Guadeloupéens de participer aux différents processus de décision » poursuit QualiStat.
Des résistances persistantes
Toutefois, un quart des Guadeloupéens affirment leur rejet de ce projet, mettant principalement en avant une crainte de concentration du pouvoir au sein d’une seule entité, aux mains d’un seul parti ou groupe politique, ainsi qu’un appauvrissement du débat politique local. Certains redoutent que la fusion ne conduise à des réductions budgétaires ou à des lenteurs administratives, voire à une inefficacité accrue. Ils citent l’exemple de la Martinique qui est devenue collectivité territoriale depuis 2016 et où l’action publique n’a pas enregistré d’amélioration sensible aux yeux des citoyens.
Les Guadeloupéens semblent par ailleurs attachés à la carte intercommunale actuelle. Selon les sondés, elle ne devrait pas être remise en cause en cas de collectivité unique. En effet, si 22% réclament une réduction du nombre de communautés d’agglomération et 7% une suppression de l’échelon supra communal, 45% des personnes interrogées se prononcent pour le maintien en l’état de la carte intercommunale.
Enfin, quatre Guadeloupéens sur cinq souhaitent que la Guadeloupe ait un drapeau officiel pour affirmer et afficher son identité territoriale.