La Guyane se dote enfin d’un Centre Hospitalier Régional (CHR), première pierre vers la création d’un CHU attendu dès juin.
C’est une étape symbolique, mais aussi hautement stratégique : la Guyane dispose officiellement d’un Centre Hospitalier Régional (CHR). Une première pour le territoire, qui se prépare à franchir un nouveau seuil avec la création du CHU, prévue dès juin.
Dans les faits, le CHR regroupe désormais les trois grands hôpitaux publics de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, ainsi que les établissements de santé de proximité de l’intérieur, à Saint-Georges, Maripasoula ou encore Grand-Santi. Un maillage étendu, pensé pour renforcer l’accès aux soins.
Un tremplin pour la médecine guyanaise
Derrière cette structuration, un objectif clair : fédérer les moyens, mutualiser les compétences et préparer l’arrivée du Centre Hospitalier Universitaire. Car, sans CHR, pas de CHU. C’est en effet ce nouvel établissement public qui pourra signer la convention nécessaire avec l’Université de Guyane pour accueillir, à terme, des étudiants en médecine et développer la recherche locale.
La perspective de former sur place les professionnels de santé de demain est un tournant attendu de longue date. Jusqu’à présent, les jeunes Guyanais devaient partir loin — souvent dans l’Hexagone — pour étudier, sans toujours revenir. Le CHU ambitionne de casser cette logique.
Un projet à visage humain
Mais ce n’est pas qu’une réforme administrative. Derrière les sigles, il y a un projet médico-soignant porté par le terrain : une quarantaine de filières sont déjà identifiées, avec une organisation pensée à l’échelle du territoire. L’accent est mis sur les spécificités locales : maladies infectieuses, santé des populations isolées, prise en charge des urgences dans les zones difficiles d’accès.
Le CHR, c’est donc la première brique d’un système de santé plus fort, plus juste et plus enraciné. Le CHU, lui, devra transformer l’essai.