La judoka martiniquaise Amandine Buchard, double médaillée aux JO de Paris 2024, n’a pas été sélectionnée par la Fédération française de judo pour les Championnats d’Europe. Sur les réseaux sociaux, le 27 mars dernier, elle a exprimé sa « colère » et son « incompréhension ».
Une championne mise à l’écart
« Quel est alors le critère de sélection ? Je suis dans le flou total, m’interrogeant sur les raisons de ma non-sélection. Comment puis-je me préparer aux Mondiaux dans ces conditions ? Les règles semblent avoir changé pour moi, et les décisions sont prises sans transparence » dénonce, sur les réseaux sociaux, Amandine Buchard qui se sent « totalement » lésée.
La judoka française, dont la maman est originaire de la Martinique, est absente de la sélection bleue pour les Championnats d’Europe de judo qui auront lieu du 23 au 27 avril prochain au Monténégro. Victorieuse en -52 kg pour sa rentrée lors du Grand Chelem de Tbilissi en mars, Amandine Buchard a pourtant de quoi être fière de son parcours mais confie avoir « le sentiment de devoir encore et toujours prouver [s]a valeur, plus que les autres ».
Un palmarès qui parle de lui-même
« Pour ceux qui l’auraient oublié : 2 médailles olympiques individuelles, 5 médailles mondiales, 2 titres européens, 15 victoires sur le circuit IJF World Tour… À chaque compétition, je monte sur le podium. Et pourtant, je ne suis pas qualifiée pour les Europes » rappelle-t-elle.
Alors, jeudi 27 mars, elle partageait son incompréhension et sa colère dans un long post partagé sur les réseaux sociaux. « Au-delà de la légitimité, je m’interroge sur les décisions qui m’ont écartée, alors que j’avais clairement exprimé mes objectifs à la Fédération et au staff. Ce championnat devait être une étape importante à ma préparation pour les Mondiaux, surtout dans ma catégorie où la concurrence européenne est redoutable » écrit-elle.
Des règles de sélection incohérentes selon la championne
Et de poursuivre : « l’argument initial de la Fédération, à savoir : les athlètes olympiques ayant repris leur saison tardivement ne seraient pas sélectionnés, semblait compréhensible. Pourtant, une logique totalement dépassée lorsqu’on voit les modifications dans la sélection, intégrant des athlètes olympiques. On nous sort le beau discours que l’athlète est au cœur du projet, mais dans mon cas, je ne fais même pas partie de l’équation. Des stratégies sont réfléchies sans me consulter. On nous parle d’une volonté d’adopter un système d’individualisation, pour mieux nous préparer ! On me demande comment m’accompagner au mieux pour atteindre le titre mondial ? Certainement pas de cette manière et encore moins à me mettre la pression » dénonce-t-elle.
Elle ajoute avoir exprimé, après les Jeux olympiques, « le besoin d’une communication claire et transparente pour éviter de revivre un parcours dans le stress et les tensions ». « Je commence à peine cette nouvelle olympiade qu’on m’impose déjà un choix qui n’est pas le mien » déplore-t-elle.
Un appel à la transparence et au respect
« Je déteste la position dans laquelle la Fédération me place aujourd’hui. Depuis mes premières sélections en équipe de France en 2011, mes performances et ma régularité ont toujours parlé d’elles-mêmes. Jamais je n’ai douté de ma légitimité ni ressenti le besoin de me comparer à mes camarades pour prouver ma place. Cette situation est malsaine et inacceptable » abonde-t-elle avant de dénoncer une « injustice » qui la « révolte ».
« Il est temps de me remettre au centre de mon propre projet » conclut-elle avant de féliciter ses coéquipières sélectionnées pour ces championnats.