Réalisé par Nelson Foix, le film Zion, tourné en Guadeloupe, est sorti en avance aux Antilles-Guyane. Depuis le 14 mars dernier, il bat des records d’audience dans ces territoires.
Un succès fulgurant dans les salles ultramarines
Un véritable carton. Sorti le 14 mars aux Antilles-Guyane, Zion a explosé le box-office en totalisant plus de 16 000 spectateurs en trois jours. Un record, selon la société de distribution et de production de films, The Jokers films.
« Il a fait une moyenne exceptionnelle de 300 spectateurs par séance sur son premier week-end ! Avec 6 333 tickets comptabilisés, le Cinestar de Guadeloupe représente à lui-seul près de 40 % de la fréquentation du film. Il est suivi du Madiana de Schoelcher (4 717 entrées) et du récent Les Toiles du Sud à Rivière Salée (1 615 entrées) – tous deux en Martinique –, du D’Arbaud à Basse-Terre en Guadeloupe (1 472 entrées), et de l’Agora de Matoury-Cayenne en Guyane (941 entrées) » rapporte le site Boxofficepro.
Une histoire ancrée dans la réalité guadeloupéenne
Premier long métrage du réalisateur guadeloupéen Nelson Foix, qui a grandi entre Bondy et l’île aux papillons, Zion, tourné à Pointe-à-Pitre et principalement en créole, reprend le sujet de son court métrage Timoun Aw.
Le pitch ? « En Guadeloupe, Chris partage son temps entre deals, aventures sans lendemain et rodéos en moto. Repéré par Odell, le caïd du quartier voisin, Chris se voit confier une livraison à risque. Malgré la mise en garde de son meilleur ami, il accepte la mission. Mais le jour de la livraison, il découvre qu’un bébé a été déposé devant sa porte. Commence alors pour lui, une course infernale qui le mènera à un choix crucial… »
Pour le réalisateur, Chris est un garçon « assez représentatif de la jeunesse des Antilles absorbée dans une spirale d’échec social, parce que la société y est violente et fondamentalement injuste ». Nelson Foix explique avoir toujours été frappé par le profond décalage entre la Guadeloupe des cartes postales et la réalité sociale vécue par une grande partie des habitants au quotidien. Une réalité dont il a voulu rendre compte, à sa façon, dans son film.
« Pour moi, la Guadeloupe ne se réduit pas au soleil et à la plage : c’est avant tout une histoire, une culture, un peuple, et pas seulement un paysage » résume-t-il.
Une production portée par de multiples soutiens
« Lorsque nous avons découvert le court-métrage Timoun Aw de Nelson Foix, ça a été une révélation. Nous avons immédiatement souhaité en découvrir davantage sur cet univers trop peu représenté au cinéma » raconte l’équipe de Kissfilms, la société de production de Jamel Debbouze dirigée par Slievan Harkin dont Zion est le premier film en tant que producteurs délégués.
Après avoir convaincu Nelson Foix de l’intérêt de développer son court-métrage en long métrage, l’équipe de Kissfilms a cherché des partenaires. Laurence Lascary, productrice française d’origine guadeloupéenne qui a fondé en 2008 la société De l’Autre Côté du Périph’ (DACP) a immédiatement accepté de participer à la production de Zion, voyant en ce projet une occasion unique de mettre en lumière la richesse culturelle de la Guadeloupe.
Axel Shanga Lafleur avait quant à lui rencontré Nelson Foix lors du tournage de Timoun Aw, où il officiait comme Premier assistant réalisateur. Leur société de production cinématographique Black Moon Films, basée à Pointe-à-Pitre, a naturellement rejoint l’aventure, tout comme ensuite Prime Vidéo, Canal+ et France 3 (coproduction) ainsi que The Jokers, qui assure la distribution en salles et Filmdis pour la distribution aux Antilles.
« Le soutien de la Région et du Département de la Guadeloupe (dès la phase du développement) et de la Martinique a également été déterminant, notamment grâce à l’implication de nombreux techniciens locaux. Zion a su faire bouger les lignes en réunissant toutes ces énergies, et nous en sommes très fiers » confient les producteurs.
Il n’y a plus qu’à espérer que le phénomène soit le même lors de la sortie de Zion dans l’Hexagone le 9 avril prochain.