Selon une récente étude de l’Insee les entreprises marchandes hors agriculture et finance en Martinique ont réalisé, en 2023, un chiffre d’affaires de 16,6 Md €, avec 3,8 Md € de valeur ajoutée et un taux de marge de 32,5 %.
L’Insee Flash Martinique n° 224, paru le 6 novembre 2025, dresse un portrait détaillé des entreprises martiniquaises non agricoles et non financières. L’étude, menée à partir des données ESANE 2023, révèle que ces 33 790 entreprises ont généré un chiffre d’affaires total de 16,6 milliards d’euros.
Selon l’Insee, le commerce reste le secteur central de l’économie marchande de la Martinique : il représente 9,0 Md €, soit 54 % du chiffre d’affaires total. La production globale des entreprises s’élève à 16,7 Md €, tandis que leurs consommations intermédiaires (achats, sous-traitance…) atteignent 13,0 Md €, ce qui laisse une valeur ajoutée de 3,8 Md €, soit un taux moyen de 22,6 %.
Des marges confortables, mais des disparités
L’étude indique que les charges de personnel pèsent pour 2,45 Md €, soit 65,2 % de la valeur ajoutée, tandis que l’excédent brut d’exploitation (EBE) s’élève à 1,22 Md €. I Cela se traduit par un taux de marge global de 32,5 %.
Mais ce taux varie fortement selon les secteurs : les services marchands affichent 35,4 %, l’industrie 32,3 %, le commerce 30,7 %, et la construction seulement 22,2 %.
L’Insee distingue aussi les entreprises employeuses : 7 150 d’entre elles, avec 50 550 équivalents temps plein, présentent un taux de marge moyen plus faible, à 24,9 %, particulièrement dans les services marchands et la construction.
Une structure d’entreprise très polarisée
L’étude adopte également une définition économique de l’entreprise — celle-ci regroupe les unités légales et les filiales de groupes. Selon cette approche, la Martinique compte 30 650 entreprises générant 17,8 Md € de chiffre d’affaires.
Parmi elles, 30 210 sont des entreprises indépendantes, qui réalisent 4,87 Md € de CA, contre 440 entreprises « profilées » (c’est-à-dire des groupes ou grandes structures), qui contribuent pour 12,89 Md €.
Ces données offrent un éclairage précieux sur le tissu économique martiniquais. Le fort taux de marge montre une réelle capacité à dégager des ressources, potentiellement mobilisables pour l’investissement. Mais la marge plus faible des entreprises employeuses, essentielles pour l’emploi, reste un point de fragilité. Le déséquilibre entre petites unités indépendantes et grandes structures profilées souligne les défis en matière de développement endogène et de soutien aux entreprises locales.








