Avec une hausse de 24% des dossiers de surendettement en 2024, soit plus du double de la progression métropolitaine, les départements d’outre-mer révèlent la face sombre d’un mal structurel : des prix jusqu’à 42% plus élevés qu’en Hexagone pour une population aux revenus largement inférieurs. Décryptage d’une spirale qui asphyxie les ménages ultramarins.
L’engrenage : quand le quotidien devient intenable
Les chiffres publiés début mars par l’IEDOM sonnent comme un signal d’alarme. En 2024, 3 249 dossiers de surendettement ont été déposés dans les DROM, soit 630 de plus qu’en 2023. Cette augmentation de 24% tranche brutalement avec la hausse de 10,8% enregistrée en métropole. Plus inquiétant encore, l’endettement global bondit de 30% pour atteindre 96,5 millions d’euros.
Derrière ces statistiques se cache une réalité économique que les ultramarins connaissent trop bien : celle de la vie chère. Les prix dans les DROM sont en moyenne 10 à 15% plus élevés qu’en métropole. Mais c’est sur l’alimentaire que l’écart se creuse le plus violemment, atteignant parfois 42% selon l’Insee. En Guadeloupe, les prix des produits alimentaires ont bondi de 35% en dix ans.
Cette inflation structurelle, aggravée par les tensions inflationnistes de 2022-2023, frappe de plein fouet des populations déjà fragilisées. Le taux de chômage culmine à 16,8% en Guadeloupe et 12,4% en Martinique, contre moins de 7% en métropole. Résultat : 900 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté en Outre-mer, et le Conseil économique, social et environnemental estime que 55% des ultramarins doivent régulièrement renoncer à des dépenses du quotidien.
Soutenez cap'infos et abonnez-vous au contenu
En découvrir plus ? Abonnez-vous pour lire l'article complet.
S'abonner
Accédez à l'intégralité de nos analyses et contenus exclusifs.Une information juridique et économique approfondie pour rester toujours à la page.









