Pour enrayer la montée des violences aux Antilles et en Guyane, l’Union nationale des syndicats autonomes exhorte l’État et les acteurs locaux à prendre des mesures concrètes et immédiates.
« Des actions immédiates et concrètes » face à la violence en Guadeloupe, Martinique et Guyane. C’est ce qu’exige l’UNSA, Union nationale des syndicats autonomes. Suite aux interventions des unions régionales de Guadeloupe, Guyane et Martinique lors de son bureau national du 21 mai, elle réaffirme fermement la nécessité d’agir face à la situation alarmante que traversent ces territoires.
« La violence qui frappe la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, induite notamment par le narcotrafic, l’orpaillage clandestin et la prolifération des armes à feu, constitue aujourd’hui une crise majeure. Si ce constat fait l’objet d’un large consensus, les moyens déployés collectivement restent insuffisants face à l’ampleur du phénomène » déplore-t-elle.
L’UNSA considère donc que « l’heure n’est plus aux seules déclarations d’intention et souvent sans lendemain ». « Nos compatriotes ultramarins subissent quotidiennement une escalade des violences, générant un climat d’insécurité et d’angoisse qui ne cesse de s’intensifier. Les réponses doivent être à la hauteur des enjeux » affirme-t-elle.
Comme beaucoup d’élus guyanais, elle prend également position contre l’annonce récente de la construction d’une prison en Guyane destinée à accueillir, entre autres, les détenus les plus dangereux de l’ensemble du territoire national. « Cette décision non-concertée, en ravivant les douloureux souvenirs du bagne colonial, ne fait que creuser davantage le fossé de l’incompréhension et alimenter un sentiment légitime de mépris » commente-t-elle.
Et d’avancer que les véritables enjeux résident dans la volonté effective de l’État de s’engager résolument et de mobiliser des ressources à la hauteur des défis. Parmi lesquels : le coût élevé de la vie, les difficultés d’accès à l’eau potable, les infrastructures routières déficientes, les carences du système de santé et les spécificités territoriales, qui sont, selon elle, insuffisamment prises en compte. « Ceci renforce un profond sentiment d’abandon et d’éloignement vis-à-vis de l’Hexagone. Dans ces territoires, pauvreté, violence et insécurité façonnent le quotidien des citoyens et citoyennes » analyse l’UNSA.
L’UNSA considère comme indispensable l’attribution de moyens durables et significatifs à l’ensemble des services publics, notamment police, justice, santé, éducation. « Comme pour l’ensemble des territoires ultramarins, notre organisation syndicale exige que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane soient pleinement considérées et traitées comme des territoires à part entière de la République française » ajoute-t-elle.
Si l’UNSA concède que cette ambition nécessite une vision à long terme, un engagement soutenu et une coordination étroite avec les collectivités territoriales, elle estime toutefois que l’urgence de la situation impose également des actions immédiates : « nous ne pouvons attendre que d’autres homicides viennent allonger la liste déjà longue des victimes avant d’agir concrètement ».
« Même dans un contexte budgétaire contraint, il est impératif de déployer les ressources humaines et financières nécessaires pour enrayer efficacement la violence qui déchire ces territoires » abonde-t-elle.
L’UNSA demande alors dès maintenant l’organisation d’une conférence spécifique sur cette problématique, réunissant l’ensemble des acteurs concernés : représentants de l’État, élus locaux, organisations syndicales, associations. « Cette démarche collective et concertée constitue une première étape indispensable vers l’élaboration de solutions durables et adaptées aux réalités locales » conclut-elle.