Une réunion à Paris entre Manuel Valls et une délégation guyanaise le 30 juillet dernier a permis de poser les bases d’un dialogue structuré sur l’avenir institutionnel de la Guyane, autour du document d’orientations de la CTG.
Le 30 juillet 2025, une délégation guyanaise conduite par Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), a été reçue par Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-mer. Selon le communiqué officiel publié par le ministère des Outre-mer le 31 juillet, cette réunion marque l’ouverture « d’un cycle de discussions » consacré à « l’évolution statutaire de la Guyane ». Le ministère précise que les échanges se sont inscrits « dans le prolongement des travaux du Congrès des élus de Guyane » et qu’ils visent à construire, avec les élus du territoire, un cadre de transformation adapté à ses spécificités.
Dans un relevé de décisions publié le 30 juillet par la CTG, il est précisé que « la rencontre a conduit à déterminer un programme de travail qui sera soumis au Président de la République fin août ou début septembre par la délégation guyanaise ». Ce programme servira de socle aux prochaines étapes du dialogue entre l’État et les élus.
Une méthode et des priorités partagées
Le document précise qu’une réunion dédiée se tiendra lors du déplacement du ministre en Guyane, mi-septembre, « dans un format à définir ». Le document d’orientations de la CTG est formellement reconnu comme « la base des discussions, entre l’État et la délégation guyanaise, relatives à l’évolution institutionnelle de la Guyane ».
Les participants à la réunion « reconnaissent la singularité de la Guyane » et s’engagent à « ne pas chercher à transposer des cadres institutionnels conçus pour d’autres territoires ». Ils conviennent par ailleurs que la démarche doit « prendre en compte, d’emblée, les conditions nécessaires à une adoption au Parlement et à une approbation par les électeurs de Guyane des textes résultant de l’accord ».
Pour structurer les travaux, un groupe dédié aux institutions et aux écritures constitutionnelles et organiques est mis en place. Il est prévu que « l’accord politique en résultant fasse l’objet d’un vote du Congrès des élus de Guyane ».
Le processus associera trois formats de travail complémentaires : la délégation guyanaise, le Congrès des élus et la commission spéciale institutionnelle. Le président du Congrès proposera également « de compléter la délégation guyanaise en vue de la première réunion thématique afin de bien intégrer la société civile et les forces économiques et sociales ».
L’objectif commun est de maintenir « des réunions entre l’État et ces trois entités de manière soutenue jusqu’à la fin de l’année 2025 ». Plusieurs thèmes prioritaires ont été identifiés, notamment :
- les questions foncières,
- les ressources naturelles,
- le statut européen du territoire,
- la compétitivité économique dans l’environnement régional,
- la stratégie d’attractivité fiscale,
- le modèle de protection sociale,
- les transferts de compétences,
- les modes de scrutin,
- la représentation des peuples autochtones,
- la trajectoire budgétaire et organisationnelle de la CTG.
Enfin, les participants se sont fixés comme objectif « une consultation des électeurs de Guyane après les élections municipales de 2026 ».