Depuis le 6 août, un crédit d’impôt est mis en place en Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte pour accélérer la réhabilitation des logements sociaux de plus de 20 ans et soutenir l’investissement des bailleurs.
Le 6 août 2025, le ministère chargé des Outre-mer et le ministère du Logement ont annoncé la création d’un nouveau crédit d’impôt dédié à la rénovation des logements sociaux dans les territoires ultramarins. L’objectif : soutenir les bailleurs sociaux dans leurs opérations de réhabilitation, particulièrement coûteuses en Outre-mer, où les écarts de prix avec l’Hexagone freinent les investissements.
Ce dispositif vise spécifiquement les logements sociaux de plus de 20 ans situés en Guadeloupe, Martinique, Guyane, à La Réunion et à Mayotte. Il permettra aux bailleurs sociaux de bénéficier d’un crédit d’impôt sur leurs dépenses de travaux, contribuant à réduire leur reste à charge.
Le communiqué précise que ce nouveau mécanisme vise à « tenir compte des surcoûts structurels de la construction dans ces territoires, de la vétusté croissante du parc social, mais aussi de l’importance de l’amélioration de l’habitat pour le bien-être des populations ultramarines ».
Un levier financier pour accélérer les chantiers
Ce crédit d’impôt s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le gouvernement dans le cadre du plan Logement Outre-mer 2, signé en novembre 2023, et de la Conférence pour le logement Outre-mer du 4 juin 2024. Il représente, selon les ministères concernés, un outil concret « pour lever les freins à l’investissement dans la réhabilitation », et ainsi répondre aux besoins urgents des territoires.
Le communiqué du 6 août souligne que cette mesure « permettra d’engager des chantiers de réhabilitation ambitieux » tout en assurant « une meilleure qualité de vie pour les locataires ». Le texte rappelle aussi l’objectif de lutte contre l’habitat indigne et insalubre, enjeu particulièrement sensible en Guyane et à Mayotte, où le parc social présente des signes critiques de dégradation.
Les ministères assurent que cette mesure constitue une réponse structurelle, « complémentaire aux aides existantes de l’État et de ses opérateurs comme l’ANRU et l’ANAH ». Le crédit d’impôt viendra ainsi renforcer la faisabilité économique des projets, dans des conditions où les bailleurs sociaux doivent composer avec des surcoûts parfois supérieurs à 40 % par rapport à l’Hexagone.
Concrètement, les modalités du crédit d’impôt ont été précisées par décret et arrêté publiés au Journal officiel, accessibles sur Légifrance depuis le 6 août 2025. Les bailleurs éligibles pourront le mobiliser dès la déclaration de leurs dépenses de réhabilitation engagées en 2025.
Pour le gouvernement, cette mesure marque une volonté claire de « faire de la réhabilitation des logements sociaux un pilier de l’action publique pour améliorer durablement les conditions de vie des habitants d’Outre-mer ». Elle vise également à dynamiser un secteur du bâtiment local souvent contraint par les aléas réglementaires, les retards d’exécution et les surcoûts logistiques.
Ce crédit d’impôt est ainsi présenté comme un levier durable pour relancer la rénovation, au service des territoires ultramarins et de leurs habitants.