Dans une motion solennelle adoptée le 23 juillet 2025, le CÉSECÉM dénonce l’ampleur de la crise des déchets en Martinique et appelle à des actions concrètes, au nom de la santé, de l’environnement et du vivre-ensemble.
Le 23 juillet 2025, le Conseil économique, social, environnemental, de la Culture et de l’Éducation de Martinique (CÉSECÉM), organe consultatif de la Collectivité territoriale de Martinique, a adopté une motion solennelle pour dénoncer l’aggravation de la crise des déchets sur le territoire.
Dans ce texte, le CÉSECÉM alerte : « Notre île, autrefois surnommée “l’île aux fleurs”, risque aujourd’hui de devenir l’île aux ordures ». Il estime que la situation actuelle est le fruit d’une « augmentation constante des déchets ménagers et économiques, liée à notre mode de vie, à la croissance démographique, au développement économique et touristique, ainsi qu’à l’urbanisation croissante de notre territoire ».
L’institution souligne également que cette pression accrue sur le système de gestion des déchets est aggravée par des « dysfonctionnements récurrents dans la collecte, le tri, le traitement et la valorisation des déchets », ainsi que par la « multiplication des dépôts sauvages, y compris dans des zones naturelles sensibles ou à proximité immédiate des habitations ».
Des conséquences graves, des propositions concrètes
Dans sa motion, le CÉSECÉM rappelle que ces dérives ont des effets lourds : « Ces déchets abandonnés dégradent les paysages, nuisent à la biodiversité, polluent les sols, les eaux et l’air, favorisent la prolifération des nuisibles (rats, moustiques…) et compromettent notre santé ». Il y voit aussi une menace pour la cohésion sociale, notant que « cette situation alimente un sentiment d’abandon, d’impuissance et de colère chez les citoyens, et nuit au vivre-ensemble ».
Face à cela, le conseil propose plusieurs mesures concrètes. Il demande d’abord « une réorganisation des déchèteries existantes, afin de les rendre plus accessibles, plus fonctionnelles et plus attractives ». Il propose également de « déployer un outil numérique d’information en temps réel sur les capacités d’accueil des déchèteries », et d’« accélérer la construction des neuf déchèteries prévues dans le plan territorial de prévention et de gestion des déchets ».
Le CÉSECÉM recommande aussi de « généraliser et fluidifier l’accès payant aux déchèteries pour les professionnels, dans une logique d’équité et d’efficacité ».
« La gestion des déchets est un enjeu majeur de développement durable, de justice sociale et de dignité humaine pour notre territoire ».