Les services de l’État et l’Observatoire des prix envisagent d’élargir le Bouclier Qualité Prix à de nouveaux secteurs, dont le bricolage. Objectif : protéger les consommateurs face à la vie chère.
Créé en 2012 pour lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins, le Bouclier Qualité Prix (BQP) repose sur une négociation annuelle entre l’État, les distributeurs et les importateurs. Il fixe un tarif plafond pour un panier de produits de consommation courante. En 2024, le BQP martiniquais regroupe 134 références, avec un prix global plafonné à 387 euros.
Selon la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), ce panier a permis de contenir les hausses de prix sur les articles concernés, avec une baisse moyenne estimée à 8,4 % sur le premier trimestre 2025.
Un élargissement à de nouveaux secteurs
Depuis la création du BQP+, en 2022, le dispositif s’étend au-delà de l’alimentaire et des produits d’hygiène. En Martinique, les services de l’État souhaitent désormais inclure d’autres postes de dépenses essentiels, dont l’entretien automobile et les articles de bricolage. Ces pistes ont été évoquées lors de la réunion plénière de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) le 29 avril 2025.
Ce projet fait suite à une demande exprimée lors de consultations citoyennes et à un constat partagé : les prix du petit outillage, des matériaux de base ou de la peinture connaissent une forte inflation, notamment en raison du coût du fret et de la dépendance aux importations.
Des négociations en cours
Pour être intégré au BQP, un panier de produits doit être établi avec les distributeurs et respecter des critères de disponibilité, d’usage courant et de stabilité des prix. Concernant le bricolage, les discussions sont en cours avec plusieurs enseignes de grande distribution et des quincailleries locales.
L’intégration de ce secteur représente un défi logistique plus complexe que celui des produits alimentaires, en raison de la diversité des références et de leur forte exposition aux aléas des chaînes d’approvisionnement. Cela nécessite une concertation approfondie afin d’aboutir à des tarifs plafonds réalistes pour les consommateurs, sans compromettre l’équilibre économique des professionnels.
Un calendrier progressif
Le projet d’élargissement n’est pas encore finalisé, mais les autorités espèrent parvenir à un accord d’ici la fin de l’année. À terme, un protocole pourrait être signé avec les enseignes volontaires, ouvrant la voie à un arrêté préfectoral fixant les nouvelles conditions du BQP. L’objectif poursuivi reste le même : permettre à toutes les familles martiniquaises d’accéder à des biens essentiels à un prix maîtrisé, tout en s’adaptant à l’évolution des besoins et à la réalité économique locale.