Selon l’agence américaine NOAA et l’Initiative internationale pour les récifs coralliens, au 20 mai 2025, près de 84 % de la superficie mondiale des récifs coralliens a été touchée par le stress thermique, résultant du réchauffement climatique. Les Antilles ne sont pas épargnées.
Le 15 avril 2024, la NOAA (National Environmental Satellite, Data, and Information Service) en partenariat avec l’Initiative internationale pour les récifs coralliens, a confirmé que le monde se trouvait au milieu de son quatrième épisode mondial de blanchissement des coraux. « Entre le 1er janvier 2023 et le 20 mai 2025, un stress thermique de type blanchissement a touché 83,8 % de la superficie des récifs coralliens de la planète et un blanchissement massif des coraux a été documenté dans au moins 83 pays et territoires » constate l’agence américaine.
Dans une mise à jour datée du 21 mai 2025, elle ajoute que l’épisode actuel de blanchissement des coraux à l’échelle mondiale est le plus important à ce jour. « Le précédent record a été établi lors du troisième épisode de blanchissement du corail, qui s’est déroulé de 2014 à 2017, au cours duquel 68,2 % de la superficie des récifs coralliens de la planète ont subi un stress thermique entraînant le blanchiment des coraux. Les premier et deuxième épisodes de blanchissement corallien ont eu lieu respectivement en 1998 et 2010 » rappelle-t-elle.
Les coraux antillais sévèrement impactés
Les Antilles française ne sont bien évidemment pas épargnées par ce phénomène qui consiste, lorsque la température de l’eau devient trop chaude, à ce que les coraux expulsent les microalgues vivant à l’intérieur de leurs tissus, les faisant blanchir.
Dans son bilan 2023-2024 du blanchissement corallien dans les Antilles françaises, publié en janvier 2025, l’Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens) décrivait que près de 95% des espèces de coraux et entre 50% à 80% des colonies coralliennes (suivant les stations) ont été affectées par le phénomène de blanchissement de 2023. « Les suivis post-blanchissement réalisés jusqu’en septembre 2024 reportent une mortalité des colonies coralliennes évaluée entre 34% pour les récifs de la Martinique et 29% pour les récifs de Guadeloupe. Les espèces coralliennes ayant subi les mortalités les plus élevées en 2024 (entre 70% à 100% de mortalité) sont : Acropora palmata, Acropora cervicornis (pour les deux territoires), A. prolifera, Porites furcata, Agaricia agaricites, ainsi que le corail de feu Millepora complanata (données des suivis en Guadeloupe), Agaricia humilis et Porites porites (données des suivis en Martinique) » détaillait-elle. Et de conclure que l’épisode de blanchissement de 2023 et la mortalité corallienne induite en 2024 s’inscrivait parmi les phénomènes de blanchissement les plus importants ayant affectés les récifs des Antilles françaises. Elle annonçait enfin que les prochains suivis permettraient de caractériser l’impact du blanchissement de 2024.