En Martinique, autour du Rocher du Diamant, le Parc naturel marin élabore un projet de mouillages écologiques afin d’organiser la fréquentation du site et de préserver ses fonds marins, dans une démarche engagée depuis 2019.
Site emblématique de la Martinique, le Rocher du Diamant concentre des enjeux patrimoniaux, culturels et environnementaux majeurs. Protégé par un arrêté préfectoral de protection de biotope pour sa biodiversité terrestre, il fait également l’objet d’une attention particulière pour ses fonds marins. Le Parc naturel marin de Martinique a engagé depuis 2019 une réflexion visant « à en garantir la sauvegarde », dans un contexte de fréquentation soutenue et d’usages multiples.
Les alentours du Rocher du Diamant constituent aujourd’hui une zone d’activités quotidiennes pour les marins pêcheurs, les clubs de plongée, les excursionnistes nautiques et les plaisanciers. Une étude de fréquentation menée entre 2022 et 2023 a permis d’identifier la diversité de ces usages. Le site figure parmi « l’un des sites marins les plus fréquentés de la Martinique », avec une présence régulière de clubs de plongée professionnels, de pêcheurs pratiquant la pêche traditionnelle au casier et ponctuellement au filet, ainsi que d’excursionnistes proposant des observations du coucher du soleil. Des plaisanciers et des pratiquants de jet ski y naviguent également pour de courtes durées. À ce jour, « cinq dispositifs d’amarrage non autorisés y sont recensés ».
Une biodiversité marine à préserver
La partie sous-marine du Rocher du Diamant se distingue par des tombants rocheux, des terrasses en pente, une faille et des grottes subaquatiques. Elle abrite « une biodiversité remarquable, composée notamment de 30 espèces coralliennes, dont quatre sont classées en espèces protégées », ainsi que près d’une cinquantaine d’espèces de poissons, des crustacés, des éponges et des tortues marines. Ces caractéristiques justifient la nécessité de « préserver durablement ce site remarquable » et de structurer un aménagement plus cohérent.
Un projet concerté et encadré
Sur la base de l’étude de fréquentation, un projet d’aménagement de mouillages écologiques est en cours d’élaboration. Il prévoit l’installation de six bouées écologiques destinées à remplacer les dispositifs non autorisés existants. Ces équipements visent à « éviter les jets d’ancres, potentiellement impactants, ainsi que le ragage des fonds marins » provoqué par les chaînes de mouillage actuelles. Le projet repose sur des techniques d’ancrage éco innovantes, avec des plaques de petite superficie fixées sur les parois rocheuses et reliées à un cordage muni d’une bouée flottante intermédiaire.
L’utilisation de ces équipements sera « entièrement gratuite et accessible à tous selon un règlement d’usage établi en fonction des priorités professionnelles ». Le mouillage sera interdit en dehors de ces dispositifs, afin de garantir « le respect de la capacité environnementale d’accueil du site ». Les moyens de l’État et du Parc naturel marin seront mobilisés pour en assurer le contrôle.
Ce projet est le fruit d’une concertation menée dans le cadre de l’élaboration du plan de gestion du Parc naturel marin, réunissant près d’une centaine de participants. Adopté par le conseil de gestion, il est inscrit au programme d’action du parc et a reçu un avis favorable de la commission site et paysage le 15 octobre 2025, confirmant sa compatibilité avec la préservation des paysages marins.







