Selon une étude de l’Insee publiée le 30 octobre dernier, les ménages multigénérationnels restent nettement plus présents dans les départements d’outre-mer que dans l’Hexagone. Ils peuvent représenter jusqu’à 5 % des ménages dans certains territoires, contre environ 1 % dans l’Hexagone.
Dans les départements d’outre-mer, la cohabitation entre plusieurs générations au sein d’un même logement demeure courante, bien davantage que dans l’Hexagone. Dans une étude intitulée « Dans les départements d’outre-mer, les ménages complexes, dont les ménages multigénérationnels, sont plus fréquents qu’en France métropolitaine » et publiée le 30 octobre, l’Insee montre qu’en 2022, les ménages dits “complexes” sont plus fréquents dans les DOM que dans l’Hexagone, particulièrement les ménages qui regroupent un noyau familial et au moins un ascendant ou descendant. Ces ménages multigénérationnels représentent jusqu’à 5 % des ménages dans certains DOM, contre 1 % dans l’Hexagone.
« Dans les DOM en 2022, 2,2 millions de personnes vivent dans 850 600 logements, qui forment autant de ménages », parmi lesquels « 9 % sont dits “complexes” », indique l’Insee. Ces proportions atteignent 7 à 8 % des ménages aux Antilles et à La Réunion, 17 % en Guyane et à Mayotte, contre 3 % dans l’Hexagone.
Les ménages multigénérationnels regroupent « une famille vivant avec au moins un ascendant, ou une famille avec enfants vivant avec un petit-enfant de l’un des adultes de la famille ». Dans ces configurations, l’Insee dénombre 144 500 individus vivant dans 29 700 ménages multigénérationnels. La part atteint 3 % en Guadeloupe, Martinique et La Réunion, 4 % à Mayotte et 5 % en Guyane.
Un mode de cohabitation marqué par la suroccupation des logements
L’étude souligne que les femmes de 15 ans ou plus sont très présentes dans les ménages multigénérationnels : leur part est de 59 % en Guyane et à La Réunion, 60 % à Mayotte et 65 % en Martinique et en Guadeloupe.
Ces ménages sont également davantage confrontés à des logements exigus. « 31 % des ménages multigénérationnels sont concernés par la suroccupation à La Réunion, 35 % en Guadeloupe et en Martinique, 66 % en Guyane et 71 % à Mayotte », précise l’Insee. Dans les autres ménages, ces taux sont nettement plus faibles : 8 % en Martinique, 9 % en Guadeloupe, 12 % à La Réunion, 34 % en Guyane et 57 % à Mayotte.
Du point de vue de l’activité, l’Insee note que le taux d’emploi des 15-64 ans de ces ménages est inférieur de 5 points en Guadeloupe et à La Réunion, de 6 points à Mayotte, de 7 points en Martinique et de 10 points en Guyane par rapport au reste de la population.
Une tendance à la baisse sur plusieurs décennies
Ces structures familiales étaient autrefois plus répandues. « En 1990, 18 % des ménages à La Réunion étaient complexes, 20 % en Guadeloupe et en Martinique, et 22 % en Guyane », rappelle l’Insee. En 2022, « les parts de ménages complexes sont beaucoup plus faibles qu’en 1990 », divisées « par trois environ en Guadeloupe et en Martinique » et « par deux environ à La Réunion et en France métropolitaine ». La Guyane constitue une exception : « la part de ménages complexes y diminue plus modérément (de 22 % à 17 %), la proportion de ménages multigénérationnels restant stable. »








