Selon une récente publication de l’Insee, le recul démographique se poursuit en Guadeloupe et en Martinique en 2024 tandis que la croissance démographique de la Guyane ralentit.
Les tendances démographiques des Antilles et de la Guyane illustrent bien la disparité des territoires ultramarins. Si, en 2024, la population continue de diminuer en Guadeloupe et en Martinique, elle continue de progresser en Guyane, selon une étude de l’Insee publiée le 10 avril dernier.
La natalité diminue et la part de seniors augmente en Guadeloupe
Au 1er janvier 2025, la population de la Guadeloupe est estimée à 380 400 habitants. Le recul démographique amorcé en 2011 se poursuit en Guadeloupe. « En dix ans, l’île a perdu 0,5 % de sa population en moyenne par an soit une baisse totale de 17 600 habitants, l’équivalent des communes de Basse-Terre et de Petit-Canal réunies » avance l’Insee.
En 2024, la population diminue en raison des soldes naturel et migratoire déficitaires. Les naissances reculent et la fécondité est inférieure à celle de la France hexagonale. « Le taux de natalité diminue en conséquence de 1,4 point pour atteindre 9,2 naissances pour mille habitants. Ce taux est légèrement inférieur à celui de la France hexagonale (9,5 ‰). Il est le plus faible des départements et régions d’outre-mer (Drom) après la Martinique (7,9 ‰) » précise l’Insee.
Le nombre de décès augmente et l’espérance de vie diminue légèrement. Le vieillissement de la population s’accentue. La Guadeloupe devient la deuxième région française où la part des personnes de plus de 60 ans est la plus élevée, après la Martinique. L’exode des jeunes continue. En Guadeloupe, 1 200 mariages ont été célébrés en 2024 (estimation réalisée fin novembre 2024), un nombre stable par rapport à 2023.
La baisse des naissances est la plus forte des régions françaises en Martinique
Au 1er janvier 2025, la population de la Martinique est estimée à 355 500 habitants. Le recul démographique se poursuit en Martinique. La région perd 0,7 % de sa population en moyenne par an sur la dernière décennie. En dix ans, l’île a perdu 25 400 habitants soit l’équivalent des communes de Schoelcher et du Diamant réunies.
En 2024, la population diminue en raison du déficit des soldes naturel et migratoire, tous deux négatifs pour la 5e année consécutive. Les naissances reculent et la fécondité est inférieure à celle de la France hexagonale. « En 2024, 2 800 enfants sont nés en Martinique. Entre 2023 et 2024, c’est la région où la baisse des naissances est la plus forte de toutes les régions de France (-16,0 % contre -1,7 % pour la France hexagonale) » précise l’Insee.
Le nombre de décès et l’espérance de vie sont stables sur un an. La Martinique reste la région où la part des personnes de 60 ans et plus est la plus élevée depuis trois ans et l’exode des jeunes continue. En 2024, 900 mariages ont été célébrés en Martinique, un nombre équivalent à 2023.
Le dynamisme démographique faiblit en Guyane
Au 1er janvier 2025, la population de la Guyane est estimée à 292 400 habitants. En dix ans, la population augmente en moyenne de 1,2 % par an, soit 32 500 habitants supplémentaires, l’équivalent des communes de Remire-Montjoly et Papaichton réunies.
En 2024, la croissance démographique de la Guyane ralentit. « La population en Guyane poursuit sa progression, à une vitesse bien supérieure aux autres régions françaises, hors Mayotte. Néanmoins, son dynamisme s’atténue progressivement. En effet, le taux de croissance annuel moyen sur la période 2005-2015, était plus de deux fois plus élevé (+2,7 %) » indique l’Insee.
Les naissances sont moins nombreuses pour la troisième année consécutive, reflet d’une baisse générale de la fécondité pour les femmes à tous les âges. Le nombre de décès étant stable, le solde naturel de la Guyane reste très excédentaire et bien supérieur à la France hexagonale et aux Antilles. Le solde migratoire, négatif depuis plusieurs années, reste stable et contribue à contenir le dynamisme démographique guyanais. En Guyane, 600 mariages ont été célébrés en 2024 (estimation réalisée fin novembre 2024), un nombre stable par rapport à 2023.